Navire du futur - Energy Observer à l'hydrogène au vent et au solaire

En tant que pionnier de la navigation 100% solaire, nous aimons particulièrement les navires du futur zéro CO2. C'est pourquoi nous continuons à suivre l'Energy Observer cette année 2021. Ce catamaran géant de 30 mètres avance avec l'hydrogène, le soleil ou le vent. Ce navire incroyable se transforme tous les ans.

Voici les chapitres de l'odyssée :

2017: Première rencontre en bateau solaire à Monaco

L'Energy Observer a été lancé à l'été 2017. Les ports de la Côte d'Azur ont été parmi les premiers visités. Chaque escale a permis de sensibiliser le public aux avancées de ce bateau bourré de technologie. Les piles à combustible sont mises au point par le Commisariat à l'énergie atomique (CEA), un des plus réputés centre d'innovation technologique au monde, et il est français. Une pile à combustible permet d'alimenter un moteur électrique avec du... carburant ! Ce n 'est pas du pétrole, mais de l'hydrogène que l'on trouve en abondance dans l'eau. Ainsi, au lieu d'avoir des bateaux électriques sur batteries, on navigue sur des bateaux électriques pour lequel il faut faire le plein. C'est très bien si l'on veut conserver les mêmes habitudes de navigation que pour les bateaux à moteur thermique pour aller aussi vite. L'Energy Observer est aussi un bateau solaire. Ses panneaux solaires embarqués sont à double face pour profiter de la réverbération de la mer. Ce type de navigation très apprécié des voyageurs à Nice, permet de naviguer autrement. Il combine les charmes de la voile et la simplicité du bateau à moteur. L'Energy Observer est aussi propulsé par le vent. Ce n'est plus l'ancien catamaran de course de Mike Birch, mais c'est toujours un "voilier" soit avec des éoliennes, soit avec un mat aile.

Lors de l'escale monégasque, en décembre 2017, l'équipe conceptrice de notre bateau solaire, le Suncy Solar Boat, a effectué la navette entre le Yacht Club de Monaco et le village dans le port de Monaco. Une manière de découvrir également les promenades en bateau solaire, accessibles aujourd'hui au grand public même hors saison.

Energie Observer devant le Yacht CLub de Monaco
Energy Observer devant le Yacht Club de Monaco, © seaZen 2017

À la fin de l'année 2018, le bateau a comptabilisé plus de 10 000 nautiques parcourus, 14 pays et 33 escales, pour un équipage de six personnes et une vitesse de croisière moyenne de cinq nœuds. Une moyenne finalement pas si éloignée de la vitesse de nos tours réservés aux visiteurs de la Côte d'Azur.

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2019 : Innovation technologique et rencontre avec la Russie

Le navire a été profondément optimisé pour la nouvelle campagne de navigation 2019.

Energie Observer avec ses mat ailes de propulsionLes mats ailes à géométrie variable naviguent par tout temps
Photo 3D Kadeg Boucher

Les éoliennes de 2017 redeviennent des voiles, ou plus exactement des mats ailes à géométrie variable en fonction de l'état du vent. Grâce à la traction mécanique du vent sur les ailes, il devient possible de transformer les hélices en hydrogénérateurs et ainsi de produire de l'électricité ou de l'hydrogène. Cela peut être très utile pour une navigation de nuit ou sous les nuages. De plus les piles à combustible, qui produisent autant de chaleur que d'hydrogène, vont être optimisées. La chaleur produite est maintenant récupérée. Ces optimisations portent l'efficience énergétique à 85%. Pour une navigation dans le grand nord, il sera bienvenu de récupérer toute la chaleur disponible.

Pour tester ces innovations dans les conditions les plus rudes, l'Energy Observer devrait donc aller au grand nord en traversant la Russie depuis Saint-Petersbourg jusqu'à la Mer Blanche. Il croisera donc également certainement la flotte russe. Une flotte que nos lecteurs et lectrices connaissent particulièrement bien. En effet, suite à une surprenante circonstance historique, les origines de la flotte russe sont intimement liées à la Côte d'Azur depuis 1858.

Souhaitons donc "bon vent" à l'Energy Explorer que nous aimerions revoir naviguer dès que possible entre Nice et Monaco.

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2020 : Recherche de l'autonomie ultime

Covid oblige, l'équipage doit vivre en totale autonomie. Il n'est plus possible de se ravitailler aussi souvent qu'avant, il faut limiter les rotations des équipages.

Energy Observer quitte Fort-de-FranceEnergy Observer quitte Fort-de-France © Energy Observer Productions - Francine Kreiss

Selon l'équipage :

Energy Observer, grâce à ses capacités d’autonomie énergétique, devient une plateforme d’exploration exceptionnelle, démontrant que son modèle de "micro-grid" ouvre les champs du possible d’une façon inédite. Il est possible de ne pas dépendre de l’énergie ni de l’eau des autres, de ne pas brûler des ressources inutilement, de ne pas polluer son environnement.

Concrètement, l'équipage ne fera escale que dans des ilots perdus pour la cueillette, l'hydrogène produit à bord suffira à la production d'énergie pour se déplacer mais aussi pour se nourrir et continuer à rester en contact avec la France. Par ailleurs la production d'hydrogène produit de l'eau désalinisée. Les eaux poissonneuses apportent les nutriments et la culture hydrologique apportera les légumes.

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2021 : En route pour les JO de Tokyo

Pour se préparer aux navigations lointaines, Energy Observer bénéficie encore d'optimisation. Le maitre-mot pour préparer la navigation transatlantique c'est SIMPLIFIER, SIMPLIFIER puis encore SIMPLIFIER. L'air marin, la température et le soleil sont très exigeants. Le vieillissement de certaines cellules des panneaux solaires flexibles implique aussi des réparations.

Cette année le capitaine Victorien Erussard a prévu une escale majeure aux Jeux olympiques de Tokyo. Il s'agit d'une escale hautement symbolique pour ce bateau à l'hydrogène car le Japon a toujours été pionnier en production de piles à combustible et aussi en déploiement de transports et d'infrastructures basées sur son utilisation. Sur son chemin, le bateau passera d'abord en Californie, Hawaï, puis la Corée du Sud et enfin la Chine.

Passage du Canal de Panama
Energy Observer passe le Canal de Panama, © Energy Observer Productions - Amélie County

Quel bel exemple de fiabilité pour un bateau solaire ! Il n'est pas sans rappeler - à une autre échelle - que nos bateaux solaires de Beaulieu et Juan-les-Pins ont déjà transporté plus de 4000 visiteurs, parcourus plus de 7000 km sans avoir jamais recours à l'énergie du réseau électrique.

Si vous souhaitez découvrir la navigation en autonomie solaire, n'hésitez pas à essayer cette visite guidée virtuelle gratuite. Vous serez peut-être conquis vous aussi par le silence et le côté zen de cette navigation.

 

Crédit photo de la couverture par Antoine Drancey